Le jeudi 6 octobre, nous roulerons sur des recueils de bonnes intentions

Les animateurs du collectif se joindront à la Masse critique à 18h30 gare de Toulon.

La Métropole s’est dotée de trois documents clefs : le Plan de Déplacement Urbain 2015-2025 (PDU), qui concerne tous les moyens de transport, le Schéma Directeur des Aménagements Cyclables (SDAC), outil qui permet à la Métropole Toulon Provence Méditerranée de se fixer un cap sur dix ans, et l’Atlas du SDAC, qui détaille l’intérêt de chacun des 39 itinéraires du SDAC et met en évidence les points considérés comme techniquement délicats à réaliser.

Le Plan de Déplacement Urbain est un excellent document, même s’il annonce d’emblée le peu d’ambition de la Métropole par rapport aux objectifs nationaux : seulement 3 % de part modale pour les cyclistes à l’horizon 2025, contre 9 % au niveau national.

Il était prévu un suivi régulier de l’avancée de ce PDU au fil des ans… Mais à ce jour, rien n’est diffusé au public. Sur les 112 millions d’euros d’investissement prévus pour les modes actifs sur la décennie, où en est-on ?

Jetons un œil au PDU :

Le SDAC, quant à lui, a permis de déterminer 39 itinéraires pour interconnecter les douze communes. Il appréhende le réseau de demain ainsi :

Il est clair, en 2022, que l’ensemble des gares ainsi que les zones d’activité Est et Ouest sont loin d’être desservies. Il nous faut souligner que la zone d’activité de la Seyne bénéficiait d’un financement national (2019) pour résorber les coupures urbaines que sont l’autoroute et la voie ferrée. Ce sont 400 000 € qui étaient mis à disposition de la Métropole, mais cette somme sera perdue faute d’avoir commencé les travaux dans les temps. Idem pour la zone littorale de l’Almanarre, portion de la V65 qui, elle, disposait de 300 000€ (plus d’info ici).

Le SDAC prévoit aussi la résorption de 139 coupures de moins de 300 mètres à l’horizon 2025.

Joli chantier, mais où en est-on de cet objectif ? Ces coupures sont précisément les lieux où l’insécurité est la plus grande. On ne peut, par exemple, évoluer sereinement avec des enfants sur ces itinéraires. Les parents, même aguerris à vélo, préfèrent utiliser leur voiture pour déposer leur progéniture à l’école.

La question des grandes coupures est abordée dans l’Atlas du SDAC. Prenons à titre d’exemple l’itinéraire numéro 14 depuis la zone activité Est jusqu’au centre de Toulon et passant par l’IUT, reproduit ci-dessous. Plusieurs secteurs sont identifiés comme présentant des difficultés (emprise, franchissement), dont le secteur des Fourches et celui de la Pauline. Au-delà du fait que les secteurs marqués en rouge, « à aménager », ne le sont toujours pas en 2022, où en est-on pour les zones présentant des difficultés ? Qui, à la Métropole, cherche des solutions ? Ces maillons, tant qu’ils restent manquants, sont rédhibitoires à l’usage du vélo au quotidien. Or il existe un ou plusieurs points noirs de ce type sur chacun des 39 itinéraires listés.

Un autre exemple qui nous est cher : l’itinéraire n° 8, la liaison cyclable vers la presque-île de Saint Mandrier.

La zone délicate correspond à la colline située entre Pin Rolland et le village. Le département, qui est concerné par la RD18 autant que la Métropole, envisageait un passage par le bord de mer sur le terrain de la Marine. La commune de Saint Mandrier a inscrit au Plan local d’urbanisme de la commune un emplacement réservé pour cette fameuse piste.

L’association « Vélo pour tous » préconisait une voie verte bordée de murs, vidéosurveillée, fermée la nuit et une passerelle tunnelisée pour enjamber les tuyaux du dépôt de carburant sur le site du Lazaret.

La vision de « vélo pour tous »

Aujourd’hui la marine requalifie la totalité du site, sans prendre en compte ce besoin qui concerne pourtant autant son personnel que les habitants du village. Saint Mandrier restera-t-elle une île pour les cyclistes ?

Que fait la Métropole ? Qui cherche des solutions ?

Une partie des coupures identifiées dans le SDAC pourraient être solutionnées grâce au futur chantier du Bus à Haut Niveau de Service ; mais encore faudrait-il, pour cela, mêler intimement le chantier TCSP à celui du réseau cyclable.

Quels moyens humains sont mis en œuvre pour résorber les zones présentant des difficultés identifiées sur les 39 itinéraires du SDAC ? Les bonnes intentions, renouvelées toutes les décennies dans une nouvelle édition du PDU, ne peuvent plus suffire.

Voila pourquoi, le jeudi 6 octobre, sur la place de la Liberté de Toulon, les animateurs du collectif pour l’essor du vélo à Toulon rouleront à vélo symboliquement sur des copies de ces documents, déposées sur un tracé représentant les liens entre les 12 communes de la Métropole (en prenant grand soin de ne rien détériorer) . Cette animation se tiendra dans le cadre de la « Masse critique », balade à vélo mensuelle qui est, comme chacun le sait, une manifestation spontanée qui concerne plus d’une centaine de villes dans le monde, et où chaque participant engage sa responsabilité.

La presse sera conviée afin d’assurer la liaison avec la Métropole, qui ne nous reçoit plus… Rien de tel pourtant que des concertations avec les intéressés pour trouver les meilleures solutions, comme le fait par exemple la ville d’Ollioules (par ici pour en savoir plus).

Après l’animation sur la place de la liberté avec séance photo et presse , la joyeuse balade mensuelle à travers la ville au rythme de la SonoMobil se terminera par un pique nique partagé. Pensez à nous faire découvrir vos spécialités maison, idéalement circuits courts et minimum de plastique.

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