Débrider les VAE et les députés.

La réglementation des Vélos à Assistance Électrique est en retard sur les solutions technologiques déjà disponibles qui peuvent débrider les VAE et élargir leur domaine d’emploi. Il faut se contenter en France de 25km/h et seulement 250 Watt pas plus pour circuler sur la voie publique.

Par contre , les législateurs comme les assureurs planchent déjà sur les hypothétiques capacités des voitures autonomes sans chauffeur, afin de s’assurer qu’il n’y aura aucun trou dans la courbe des ventes le jour ou elles arriveront sur le marché. C’est à se demander si le vélo électrique, aux capacités encore limitées mais dont les ventes explosent ne fait pas peur aux lobbies bien présents dans les couloirs de l’assemblée .

Cela pourrait en rester là , mais il se trouve que de nombreux cyclistes optent pour des vélos plus puissants, souvent en transformant leur vélo à l’aide de kits vendus par correspondance et qui permettent une grosse économie à l’achat pour une autonomie confortable. Il faut savoir que le prix d’un moteur de 400 Watt et le même que celui d’un moteur de 250 Watt. Cela incite donc à la transgression. Sauf que en cas d’accident le conducteur endossera toute la responsabilité avec de très lourdes conséquences. Les vendeurs eux par les mises en garde sur les sites de ventes ont prévu leur couverture en petits caractères , c’est bien normal. Alors on fait quoi ?

 

-Ce que l’on pourrait faire : C’est autoriser un moteur plus puissant pour la bonne raison qu’avec 250W dès que le vent arrive de face ou que la déclivité augmente le vélo ne maintient plus sa vitesse et tombe lamentablement à 15 km/h . 400W serait un bon compromis. Ce que permettrait la technologie avec des moteurs plus puissants -puisque  les boîtiers de commande sont programmés et reprogrammables – c’est de contrôler finement la montée en puissance afin de maîtriser une accélération progressive . On peut même penser à légiférer la dessus.

-Ce que l’on pourrait faire : Pour les possesseurs d’un vélo des collines qui avec 700 watt ou plus permet de grimper aux arbres mais n’est pas autorisé à circuler sur la voie publique , c’est de prévoir deux modes de fonctionnement un pour la ville , un pour la colline . Un gros commutateur rouge attestera en cas d’accident du bon respect de la réglementation sur voie publique. Au besoin un mouchard GPS embarqué ou une application sur le téléphone du conducteur apportera les informations utiles . On peut même penser à légiférer la dessus.

 

-Ce que l’on pourrait faire : C’est détecter la position GPS du vélo pour brider automatiquement ses performances et lui permettre du coup d’emprunter les pistes cyclables. On se rapproche là du concept de la voiture autonome. On peut même penser à légiférer la dessus.

-Ce que l’on pourrait faire : C’est mettre en place par le biais du réseau des entreprises de contrôles techniques automobiles -il y a des emplois à la clef – une certification de montage correct des kits, car à ce jour même légal un kit ne peut prétendre à une aide à l’achat faute du précieux document et encore moins à une assurance puisque non homologué par le service des mines. Les vélos d’aujourd’hui , VTT comme vélos de ville sont dotés de freins à disques efficaces par tous les temps, c’est à prendre en compte. Ces services de contrôle seraient à même de déterminer des catégories de puissance (voir ci-dessous). On peut même penser à légiférer la dessus.

 

-Ce que l’on pourrait faire : C’est de déterminer des catégories de puissance  .

-VAE 250W ,freinage basique, autorisé sur les pistes cyclables, 25km/h.

-VAE inférieur à 400W, puissance progressive, freinage puissant, autorisé sur les pistes cyclables, 25km/h.

-VAE supérieur à 400W,  deux modes de fonctionnement bridé ou pas avec commutation manuelle ou automatique (GPS) , puissance progressive, freinage puissant, autorisé sur les pistes cyclables à 25km/h en mode bridé. Assurance et port du casque recommandé.

-VAE puissant assimilé à un cyclomoteur ,vitesse supérieure à 25 km/h donc obligations de casque et assurance .Non autorisé sur les pistes cyclables.

A noté qu’une catégorie inférieure à 400W pourrait séduire de nombreux adolescents et éviter le passage par le scooter si mortel. On peut même penser à légiférer la dessus.

 

Ce que l’on pourrait faire : C’est créer des contrats d’assurance adaptés aux catégories de puissance et surtout prévoir le cas des kits montés par les utilisateurs. D’autant plus facile si un réseau technique de certification est activé. On peut même penser à légiférer la dessus.

 

Ces VAE au domaine de fonctionnement élargi avant de devenir la deuxième voiture de la famille , pourraient surtout être la première voiture des travailleurs pauvres et des plus jeunes qui n’ont pas accès au monde du travail faute d’autonomie dans leurs déplacements (ni assurance, ni permis, ni carburant surtaxé). Les aides à l’achat de l’état, en faveur des voitures électriques destinées aux travailleurs riches seraient de ce point de vue à reconsidérer.

 

Ces VAE débridés pourraient facilement devenir transporteurs, équipés de sacoches ou d’une remorque. Un bel outil pour aller faire ces achats en centre ville ou pousser une visite aux producteurs locaux, de quoi relancer les petits commerces tout en évitant les supermarchés déshumanisés. Notre société organisée pour et par la voiture freinera par tous les moyens l’essor de cet outil, mais Il ne faudra pas compter sur la voiture électrique caressée par Ségolène fusse-t-elle autonome, connectée et intelligente pour fluidifier la circulation dans nos villes .

Les présidents en graines feraient bien d’intégrer tout cela dans leurs carnets de campagne , car si Nicolas et Marine devaient se trouver dans le même bateau le 7 mai 2017 , nous pourrions être nombreux à pédaler ce jour là sur les belles voies vertes de France en groupe ou en famille parce que les climato-sceptiques, ça commence à bien faire…

 

 

electric-cargo-bike
http://www.feddz.de/en-DE/galerie.aspx

3 commentaires sur “Débrider les VAE et les députés.

  1. Cette discussion me gène beaucoup. Le VAE est avant tout une assistance. Déjà avec les 250W ces vélos vont très vite et cela entraine des problèmes de cohabitation. Il y a très peu de cyclistes « classiques » qui peuvent rouler à 25km/h ou plus.
    Les 250W sont largement suffisant pour aller en haut du Ventoux, de l’Izoard ou du Galibier (autant d’endroits où j’en ai vu). Je ne vois pas l’intérêt d’y arriver 2 fois plus vite
    Avec 500W qui les empêchera d’aller encore plus vite? On aura à faire à un autre type de véhicule et d’usage.

    1. Salut Jean-Paul

      De fait avec 250W quand tu as déjà tiré un peu sur ta batterie qu’il ne reste que la moitié de sa capacité et que la tension chute à 36volt (nominal) , avec vent de face et un peu de déclivité tu passes à 15km/h . Dans les gorges d’Ollioules passer moins de temps à serrer les fesses pour monter au Beausset çà pourrait être un plus.
      Mais le débat divise, le sujet repris sur carfree apporte des commentaires intéressants et variés ,c’était le but de cet article.

      http://carfree.fr/index.php/2016/10/12/debrider-les-vae-et-les-deputes/#comment-35564

      La proposition est justement de maintenir et limiter à 25km/h pour ce qui prétend être un vélo et créer enfin une législation claire pour tout ce qui irait plus vite.
      De permettre seulement une évolution sur la puissance tout en restant dans une gamme acceptable, pour offrir un véritable véhicule pour les trajets domicile/travail du quotidien .

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