Chantier fictif de la Corderie

Compte-rendu de la balade du 5 mai 2022

Deux poids, deux mesures. Quand on se déplace souvent à vélo, c’est l’impression qui ressort inévitablement de la comparaison entre les pistes cyclables et les voies offertes aux automobilistes. Pour nous, voies barrées d’obstacles en tous genres (potelets, barrières filtrantes, panneaux, feux de circulation…), pistes qui s’interrompent sans préavis, font des détours abracadabrants, jettent sur le trottoir au milieu des piétons, servent de parking… Et pour les voitures, des routes et boulevards qui accaparent un fort pourcentage de l’espace urbain.

La piste cyclable de l’avenue de la Marne, à Lorient : un exemple flagrant de ces aménagements absurdes qui plongent les cyclistes dans un abîme de perplexité. Qui aurait osé dessiner un tel aménagement pour les voitures ?

Certains jours, donc, une saine colère saisit le cycliste. Le vélo n’est pas (que) un loisir, pas (que) un sport, c’est surtout un moyen de déplacement comme un autre, pour aller travailler, faire ses courses, déposer ses enfants à l’école, se rendre à un examen médical, déposer un colis à la Poste, et depuis l’avènement des vélos cargos électriques, déménager des armoires normandes (mais oui !).

C’est remplie de cette saine colère que la Masse critique, ce jeudi 5 mai, s’est rendue au passage de la Corderie où des dos d’âne ennuient les usagers depuis dix ans. Obstacles si doux pour les cyclistes qui de surprise, vont parfois tâter du bitume. Si accueillants pour les gyroroues et les PMR. Tant aimés par nos lombaires (non).

Chantier fictif du passage de la Corderie

19 h, la Masse critique parvient sur les lieux. Sous le regard attentif des journalistes qui se sont déplacés pour l’occasion, des massecritiqueurs font semblant d’attaquer un dos d’âne avec pioches et pelles, et répandent par terre quelques gravats amenés pour l’occasion.

Chantier fictif au passage de la Corderie, pour protester contre les dos d’âne inutiles qui mettent en danger les usagers depuis des années. Ce passage est très utilisé par les militaires, le personnel de Naval group et autres vélotaffeurs devant passer de l’ouest de Toulon à l’est, et vice versa.

Quelques temps plus tard, après explication de nos revendications aux journalistes et prise de photos souvenir, la Masse critique balaie les faux gravats, range pelles et pioches, et reprend la route – direction quai des Pêcheurs.

Pédaler ensemble et dans le bon sens !

Les rangs de la Masse critique se sont alors un peu clairsemés, certains ayant dû rentrer chez eux, mais un noyau dur parvient devant l’Amarre, un tiers lieu citoyen associatif et ouvert à tous nouvellement ouvert à Toulon.

Tandis que se tient un « apéro polyglotte » dans la petite salle, une salariée de l’association, Léa, vient nous présenter le concept : l’Amarre se veut un lieu de convivialité, de transmission et de sensibilisation autour des enjeux de la transition à Toulon.

L’Amarre, installée dans les anciens locaux de la prud’homie des pêcheurs.

Pour une introduction rapide, n’hésitez pas à regarder ce court reportage de BFM : https://www.bfmtv.com/var/replay-emissions/bonjour-var/toulon-le-tiers-lieu-citoyen-l-amarre-a-ouvert-ses-portes_VN-202204270090.html . Et surtout, l’agenda de l’Amarre est à suivre sur : https://www.facebook.com/l.amarre.toulon/. Tout le monde est invité à enrichir la programmation du lieu !

En discutant avec Léa, les idées fusent : et si nous organisions des ateliers participatifs de réparation de vélo ? des cours de mécanique ? des balades à vélo communes ?

Grâce à l’accueil de l’Amarre, c’est installée sur un spot cinq étoiles que la Masse critique a pu profiter d’un repas partagé, avec vue sur le port et lampions. En rêvant des futurs partenariats avec l’Amarre, nous avons encore une fois refait le monde dans une ambiance conviviale et bon enfant.

Fin de la soirée arrosée du jus de pomme maison bio fabriqué par une relation corse d’un massecritiqueur, avec dégustation des macarons à la noix de coco cuisinés par Gilles, qui ont fait l’unanimité.

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