Toulon, le 11 juillet 2025
Le Collectif pour l’Essor du Vélo à Toulon « La Masse Critique » apporte son plein soutien au projet de requalification de la corniche de Tamaris, porté par MTPM, qui prévoit une portion en sens unique au nord du port du Manteau afin de créer un aménagement cyclable continu, sécurisé, et clairement séparé des piétons sur la totalité de la Corniche.
Dans un contexte de transition écologique et de recherche de solutions de mobilité durables, ce projet constitue une avancée majeure. Il s’inscrit dans une volonté assumée de réduire l’omniprésence de la voiture, de sécuriser les déplacements actifs, et de permettre à toutes les catégories de cyclistes, vélos musculaires et à assistance électrique bien sûr, mais aussi les enfants, les seniors, les PMR — ceux qui sont le plus souvent privés d’autres formes de mobilité — de circuler en autonomie.
Un projet légitime, fruit d’une concertation inédite
Ce projet est issu d’une concertation remarquable, tant par son ampleur que par la qualité des échanges. Plus de 1000 personnes ont répondu au questionnaire en ligne sur les usages de la corniche et leurs attentes pour son avenir. 110 habitants ont ensuite participé à des ateliers visant 10 zones d’animation, formulant des propositions concrètes et ciblées.
Cette implication citoyenne renforce la légitimité du projet. Elle prouve qu’il ne s’agit pas d’une décision imposée, mais bien d’une réponse collective aux besoins réels du territoire.
Des réponses aux transports du quotidien
L’aménagement proposé répond aux usages du quotidien. L’absence de dénivelé sur le parcours est un atout considérable : elle rend la pratique accessible à tous, tout en garantissant l’efficacité et le confort des trajets domicile-travail à vélo.Le trajet par le bord de mer, bien que plus long que par la départementale, une fois sécurisé continu et enfin apaisé, séduira non seulement les cyclistes débutants, mais aussi les cyclistes parfaitement aguerris, qui optent sans hésiter pour l’attrait d’un lieu capable d’offrir ce qui est rare : une mobilité non subie, mais active et joyeuse.
Le choix de séparer clairement les espaces piétons et cyclistes est essentiel en présence de vélos électriques. Il garantit une cohabitation harmonieuse et une sécurité accrue, éléments indispensables pour encourager durablement un changement d’habitudes de mobilité.
Les choix techniques d’aujourd’hui façonnent les usages de demain
Chaque choix technique est porteur de conséquences durables. Si l’on sème de vraies pistes cyclables, on récolte un meilleur report modal. Offrir un aménagement digne de ce nom, c’est faire le pari d’un futur dans lequel le vélo prend enfin toute sa place comme mode de transport quotidien, sain et peu coûteux.
Les chaussidoux ? Une fausse bonne idée
Certains opposants défendent une alternative de type « chaussidoux » (chaussée à voie centrale banalisée). Cette solution est inadaptée, voire dangereuse, dans la configuration spécifique de la corniche :
- Les automobilistes mal informés peuvent réagir de façon imprévisible, créant des situations d’urgence dangereuses.
- Les retours d’expérience montrent que ce type d’aménagement est mal compris, peu respecté et inopérant dans des contextes complexes comme celui de Tamaris.
- Créer des secteurs en chaussidoux entre des secteurs dotés d’une piste cyclable bidirectionnelle imposerait aux cyclistes des traversées dangereuses.
Un projet équilibré et réalisable
De longs détours sont souvent imposés aux cyclistes; pour une fois, ils les réclament.
Le sens unique automobile permet une circulation apaisée, sans remettre en cause l’accès aux riverains ni les besoins de stationnement. Ce rééquilibrage profite à tous : riverains, piétons, cyclistes, et automobilistes.
Les transports en commun restent possibles selon le sens unique nord/sud, l’actuelle ligne 83 pourrait après desserte des Sablettes effectuer son retour par les collines de Tamaris.
Les services d’urgences, quant à eux, ont l’habitude d’emprunter les pistes cyclables lorsque la situation l’exige. Cela leur permettra, au besoin, de s’affranchir du sens unique sans difficulté opérationnelle et de disposer ainsi d’un second itinéraire en cas d’embouteillage.
Les craintes d’enclavement sont donc infondées : des itinéraires de contournement simples existent, comme c’est le cas dans de nombreuses villes balnéaires ou patrimoniales.
En période touristique, la mise en place de navettes de vélos électriques – il en existe à 9 places – soulagerait grandement les parkings des Sablettes, contribuerait à fluidifier le trafic et permettrait d’assurer la promotion de l’usage du vélo comme moyen de transport.
Le choix du courage
Accepter un aménagement cyclable minimaliste, uniquement pour répondre aux obligations légales, reviendrait à saboter l’objectif de report modal. Ce serait un investissement perdu, car sous-utilisé.
Au contraire, osons une vision claire, ambitieuse, cohérente avec les besoins de demain.
Notre appel
Le Collectif pour l’Essor du Vélo à Toulon appelle les décideurs locaux à assumer leur ambition, à ne pas céder à la pression du statu quo, et à maintenir le cap sur un projet structurant, légitime et inspirant pour tout le territoire métropolitain. Nous appelons les cyclistes à se mobiliser, et à faire connaître leurs attentes aux élus.
Contact presse :
Collectif pour l’Essor du Vélo à Toulon
baladevelo@free.fr