Le collectif à apporté sa pierre au PDU

Après l’enquête publique sur le PPA (voir ici) , celle sur l’échangeur d’Ollioules (voir ici), nous avons à nouveau rendu notre copie.

En espérant que l’enquêteur transmette la bonne parole à nos élus pour que les ambitions soit revues à la hausse .

 

Enquête publique du PDU de TPM 2015-2025,

Observations du Collectif pour l’essor du vélo à Toulon, septembre 2016 :

 

1- Concernant les modes actifs , la volonté de la comunauté d’agglomérations   est de faire passer la part modale du vélo de 1.3 % a  3 % . Cette ambition est plutôt timide il faudrait s’inspirer d’une ville comme Nantes qui est beaucoup plus volontariste et envisage de passer de 4.5 % à 15 %* à l’horizon 2020, alors que les conditions climatiques sont moins favorables que dans le sud. Une priorité serait à donner en faveur des modes doux dans l’échéancier des actions du PDU.

-2- L’ancien PDU contenait de nombreuses actions en faveurs des modes doux qui n’ont jamais été mises en oeuvre. L’importance du suivi sera donc capitale pour s’assurer que le PDU ne reste pas un simple recueil d’idées.

-3-Concernant les déplacements à vélo, Il y cependant deux points majeurs qui ne figuraient pas clairement dans l’ancien PDU et sont incomplets dans le nouveau. Ils devraient être traités en priorité sans attendre 2025 :

a) Développer un réseau d’itinéraires cyclables du quotidien, l’action N°26 du PDU prévoit de décliner les itinéraires à l’échelle des communes, hors le besoin aujourd’hui est de penser au réseau inter-communal. Cela doit être pensé en terme d’itinéraires faisant l’objet de pré-études fines entre toutes les communes. A l’exemple de celle fournie par le collectif pour l’essor du vélo à Toulon entre les communes d’Ollioules et de La Seyne, dont la prise en compte est a ce jour acté par TPM . A noter que cela relèverait normalement des services techniques de la communauté d’agglomération et non pas de simples bénévoles. A noter que la fiche 15.3 du Plan de Protection de l’Atmosphère recommande exactement cette approche. Il y a lieu de prévoir les budgets permettant ces pré-études en amont afin de ne pas rater les opportunités qui se présentent lors de la création de nouvelles voiries comme un nouvel échangeur , un agrandissement d’autoroute, l’élargissement d’un pont, une requalification de route ou de quartier. (comme les quartiers Montety ou Chalucet à Toulon).

Un indicateur ce cette action N°26 devrait être le nombre d ‘ itinéraires cyclables continus, achevés entre chacune des communes et sa voisine . Pour chaque tronçon non achevé exprimer alors en pourcentage du linéaire prévu du projet de l’itinéraire concerné.

b) Le stationnement sécurisé des vélos en centre ancien et dans les quartiers. Action N°28 du PDU.

Concernant le stationnement résidentiel, Il s’agirait là d’apporter des solutions aux habitants qui sont contraints de monter leur vélo dans les étages sur les paliers aux prix de gros efforts quand il y a 3 à 4 vélos par famille. La totalité des parkings couverts de TPM se doit d’être équipée de box sécurisés , il faut aussi  prévoir la mise en place de box sécurisés pour 4 à 5 vélos dans les quartiers décentrés de TPM, (les solutions industrielles existent déjà).

La montée en puissance des vélos électriques objets de forte valeur accentue particulièrement ce besoin. Il faut prévoir dans ces lieux la mise à disposition de gonfleurs, de consignes à bagages, de plans du réseau, d’un point d’eau, de prises secteur 220v .A noter que le Plan de Protection de l’Atmosphère a pris en compte dans la mesure 7.2 ce besoin de parkings sécurisés.

A ce jour la ville de Toulon prévoirait d’équiper seulement 3 a 4 parking couverts en box sécurisés, sur une délégation de service publique qui l’engagerait pour 10 ans (horizon échéance PDU) et n’a pas encore enclenché de démarche pour les quartiers décentrés.Un indicateur de cette action N°28 devrait être la courbe du nombre de vélos volés par année civile.

-4- Concernant la qualité de l’air. Les actions N°27 et N°31 devraient intégrer la création d’itinéraires protégés en ville :

Il faudrait mener une politique d’axes protégés dans les villes . La notion d’itinéraires que nous appellerons « bicyclables », bien fléchés pour éviter les grands axes chargés de bus, de  voitures  et de gaz d’échappement. La mises à disposition de tracés GPS recueillis auprès des usagers aguerris serait une bonne solution pour les nouveaux venus (VAE), cela pourrait être une fonction de la future maison de la mobilité . Deux exemples sur Toulon : un itinéraire par la voie express-Gimelli-Chalucet  à Toulon pour éviter le boulevard de Strasbourg et une parallèle au  XV eme corps au Pont du Las.Généralisation des zones trente et des contre-sens cyclables.

-5- Ecoles du vélo , volet communication de l’action n°31 Lancement d’appels à projet auprès des associations pour la création d’écoles du vélo afin de donner aux jeunes comme aux moins jeunes les clefs de la bonne conduite, celle qui permet de s’imposer sur la route sans crainte des 4X4. Nous y voyons là aussi l’opportunité d’assurer la promotion des modes actifs qui passent pour ringards auprès des jeunes. La montée en puissance du parc de vélos électriques qui offre aux  automobilistes  une alternative imposera cette approche si on veut éviter l’hécatombe.

6- Compensations des effets négatifs des nouveaux et futurs grand ouvrages. Concerne l’action n°27.

Aujourd’hui entre Toulon et Sanary les piétons comme les cyclistes sont bloqués dans le sens nord sud à la fois par l’autoroute et par la voie ferrée. Les échangeurs de Toulon Ouest ainsi que celui du camp Laurent bloquent dans un large périmètre les évolutions est/ouest des piétons et des cyclistes qui sont contraints de faire des détours et se trouvent en grande insécurité quand ils empruntent les ponts des échangeurs uniquement conçus pour les automobilistes. (Voir page 75 du PDU)

Il y aurait donc lieu pour améliorer la sécurité de prévoir la mise en place de ponts pour les piétons et les cyclistes en parallèles des deux échangeurs existants (axe nord -sud), de prévoir sous les boucles d’accès des passages piétons et cyclistes (axe est ouest), de recenser les passages souterrains existants inexploités . Exemple celui qui permettrait de relier le parc relais de la Beaucaire à la zone commerciale située au sud de l’autoroute , offrant du coup une solution de traversée pour les cyclistes venant du chemin Messonier. La desserte de la gare de La Seyne depuis la technopole de la mer , s’en trouverait grandement facilité .

La voie partagée existante entre Sanary et Ollioules devrait jouer à l’avenir un rôle important pour relier la gare de Sanary/Ollioules à la zone industrielle de la Seyne . Un aménagement semble cependant indispensable , la création d’un pont sur la Reppe environ 200 mètres avant le rond point d’Ollioules (emplacement de l’ancien gué) .Ce dispositif offrirait la possibilité de rester toujours du côté sud de la voie sans avoir à affronter deux gros ronds-points , opération toujours délicate à vélo. Il se dessinerait du coup une continuité cyclable entre Ollioules et Sanary présentant un fort attrait touristique puisque facilitant l’accès à la mer.

La création du futur échangeur Ollioules /Sanary qui induira une forte gène pour les piétons et les cyclistes dans un large périmètre, devrait compenser ces nuisances en prévoyant dans le plan de financement la création de 3 ponts au dessus de l’ autoroute entre Toulon et Sanary et un pont sur la Reppe à proximité d’Ollioules . Cela afin de poser les bases d’un réseau cyclable irriguant la zone industrielle de La Seyne ainsi que la future technopole de la mer. Cette logique de compensation financière en faveur des modes actifs vaut aussi pour l’est de Toulon dont l’élargissement de l’autoroute est acté.

 

Action n°29 Aides en faveur des VAE

Concernant l’aide à l’achat de VAE , il n’est pas possible de fournir à la communauté d’agglomération un certificat de conformité pour le montage d’un kit pourtant réglementaire (c’est l’utilisateur qui assure ce montage) . Prévoir un service avec la maison de la mobilité par exemple capable d’attester que le montage utilise des organes en conformité. Soit moteur de 250 W , pas de commande de mise en route du moteur autre que les pédales, limitation à 25km/h . Pour information le montage d’un kit se fait pour un côut avoisinant 1000 Euros alors que le premier prix d’un VAE correct est de l’ordre de 1600 Euros.

 

-7- Concertation des usagers en amont des projets cyclables.Volet communication de la fiche n°31. Prévoir systématiquement la présentation des futurs aménagements cyclables aux associations.

A titre d’exemple de ce qu’il ne faudrait pas faire : les aménagements cyclables récents de la technopole de la mer. Le grand détour prévu, passant par la Beaucaire est la coopérative d’Ollioules n’est pas pratiqué par les usagers, ceux-ci préfèrent le trajet le plus court pour aller au travail. Une autre solution aurait été de concéder une voie devant la clinique des fleurs aux modes doux et de contraindre les voitures à faire le détour passant par la Beaucaire . Ce qui du coup aurait apaisé les abords de la clinique des fleurs, reporté un flux de voitures au-delà du 1er rond point qui accueille la sortie d’autoroute « Chateauvallon » facilitant ainsi son fonctionnement. La maison de la mobilité prévue à Toulon pourrait avoir ce rôle en nommant un correspondant unique capable de présenter les futurs projets ,d’ entendre et archiver les observations et faire le liens avec les entités TPM, Conseil Départemental et Région faire un suivi de la prise en compte des observations .

 

 

 

Concernant le volet communication de l’action 31

La création d’un événement mensuel en faveur des modes actifs pour initier les plus jeunes serait souhaitable. La réservation d’un espace préservé des voitures permettrait de séduire les familles. Deux espaces en bord de mer se prêteraient parfaitement à ce type d’action un à Toulon sur le Mourillon vers le fort St louis, l’autre à La Seyne  sur la corniche de Tamaris. Pendant l’événement réserver la voie coté mer pour les modes actifs, organiser un plan de circulation des voitures sur la voie restante .

 

Cela rejoint l’objectif de l’action N° 30 , développer des zones de circulation apaisée

Concernant Tamaris -dont la le statut de ZPPAUP est en cours de changement pour être requalifié en AVAP ,aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (voir page 315 du PDU)– cette expérience permettrait de juger de l’opportunité de créer un plan de circulation définitif, réservant la voie coté mer pour les mode actifs .

Deux boucles de circulation coté terre pourraient être réservées aux résidents, une venant du nord l’autre du sud convergeant vers le fort Napoléon pour assurer le retour vers le centre de la seyne. La desserte de St Mandrier se faisant par les Sablettes .A noter que le projet de parc relais sur Tamaris ne semble pas de nature à réduire le trafic auto. Un parc relais décentré relié aux liaisons bateaux par des navettes bus synchronisées pourrait apporter une solution apaisée.

 

Concernant toujours l’action N°30, développer des zones de circulation apaisé, il est a noter que la création de bande cyclables n’apporte pas la même sensation d’apaisement et de sécurité qu’une piste cyclable en double sens. (Véhicules venant de derrière avec un fort écart de vitesse et emprise mieux respectée par les automobilistes). A ce titre l’avenue de La république à Toulon qui devrait être doté d’aménagements cyclables prochainement, devrait tenir compte de cette approche. Il est là possible d’utiliser la troisième voie et de la dédier entièrement aux modes actifs. La liaison avec la piste cyclable du littoral pouvant se faire naturellement en restant du côté nord du rond point Bonaparte passant à proximité du stade Mayol, la remontée de Roosvelt se faisant alors sur l’ouest de la voie. Le recours à des bandes cyclables qui ne seraient pas respectées car servant de parking temporaire devrait par contre faire usage de contraventions sévères car un simple arrêt est requalifiée  »très génant » dans la nouvelle mouture du Plan Action Pour les Mobilité Actives . La verbalisation systématique des automobilistes ne saurait créer le terreau propice à la bonne entente entre les différents modes de déplacement. Il est là aussi question d’apaisement car les tensions peuvent parfois être sévères entre cyclistes et automobilistes. A noté que ce PAMA fourni aussi un panel d’outils performant intéressant le PDU et devrait au moins y être cité.

 

Concernant toujours la sécurité des déplacements à vélo, cela pourrait être lié à l’action N°27 , il est à noté que le non respect des distances de sécurité lors du dépassement des cyclistes ne fait jamais l’objet de verbalisation. Le rappel de la distance de 1 mètre en agglomération et de 1,5 mètre hors agglomération devrait être systématique et régulier renforçant le volet signalétique de l’action N°31. Cela est pratiqué dans de nombreuses communes en France. Trois sites seraient à équiper en urgence ,Saint jean du Var, les gorges d’Ollioules, et la route de Saint Mandrier. A noter que les nouvelles disposition du PAMA autorise le franchissement de la ligne longitudinale continue en agglomération pour dépasser un cycliste . (Décret n° 2015-808 du 02 juillet 2015). Une communication sur cette autorisation par voie de presse ou événementielle en liaison avec la maison de la sécurité serait à prévoir.

 

 

Concernant la multi modalité, la pose de gouttières sur les escaliers des passages sous-terrains dans toutes les gares doit être considéré dans la logique de continuité des itinéraires cyclables (bien que du ressort de la SNCF). Ces itinéraires doivent conduire jusqu’aux trains et non pas sur le parvis des gares. Lié à l’action N°27.

 

Il est un autre sujet qui intéresse aussi la multi-modalité, c’est la perte des vieux chemins qui ont été absorbés par les propriétés limitrophes . Ces vieux chemins sont encore visibles sur les plans cadastraux, un recensement systématique devrait être mené en collaboration avec les CIL afin de rétablir les droits de passages sur ces lieux publics. L’accès au réseau de bus s’en trouverait facilité dans bien des cas . La sécurité des piétons s’en trouverait aussi améliorée car ces chemins sont souvent à l’écart des axes saturés de véhicules à moteur. Exemple la vallée de Dardenne derrière le Faron, le quartier de Faveyrole à Ollioules.

 

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