Cette réunion s’est tenue dans les locaux de Q-park à Mayol suite à notre mail du 7 janvier, à lire ici. La dernière s’était tenue il y a moins d’un an en mars 2019, voir ici.
Étaient présents Monsieur Guillaume Arqué de Q-park, Monsieur Sébastien Maréchal Directeur des Transports et de la Mobilité, Monsieur Jean-Louis Naux du Service Stationnement Métropole Toulon Provence Méditerranée, et Gilles Lehmann animateur du Collectif pour l’essor du vélo à Toulon.
Pour mémoire, le collectif avait abordé ces problématiques de besoin de parkings sécurisés lors d’une réunion en 2015, voir ici. La délégation de service public confié à Qpark depuis le 01/01/2017 a donc intégré ce service. Q-park a choisi Clean Energy Planet (CEP) comme prestataire. Aujourd’hui l’offre commerciale ne trouve pas sa clientèle ; une réflexion est donc menée pour faire évoluer cette offre. C’est dans ce cadre que se tenait cette réunion.
Pour commencer, comme un service de location de vélos et VAE a été mis en place dans les parkings couverts, Monsieur Guillaume Arque nous a aussi présenté cette offre .
En se connectant sur le site Clean Energy Planet (CEP), l’utilisateur peut réserver un vélo à l’heure ou à la journée. Une application dédiée est en projet. L’objectif étant de pouvoir, après une période d’observation, d’ajuster ou améliorer cette offre si nécessaire, et d’être à l’écoute des besoins spécifiques (comme la location longue durée, très demandée par les clients, mais difficile à mettre en place dans le cadre actuel).
Lors de la réunion, nous évoquons la problématique de la caution, bien normale pour des VAE, mais qui peut être un frein à la location, d’autant que le débit sur la carte de paiement, même temporaire, pénalise le client du fait des plafonds. Les touristes seront-ils partants ? La question est posée.
Une remarque à froid : très peu de personnes savent que ce service existe, les vélos n’étant pas visibles de l’extérieur ; il y a peut-être de la signalisation à mettre en place.
Nous en venons à la question des parkings sécurisés.
Aujourd’hui, environ 160 places sont accessibles dans quatre parkings couverts : Mayol-Centre, Peiresc-marché, Gare-Albert 1er, Place d’armes-Le port. L’offre propose un abonnement annuel pour un montant de 150 euros. Ce montant a été calculé en prenant en compte le ratio de surface, à savoir que 40 places de vélo occupent environ la place de 8 voitures. A ce jour, après quelques mois de mise en service, les parkings sont quasiment vides.
Nous arrivions donc avec quatre propositions pour faire évoluer l’offre commerciale.
1. Un abonnement mensuel renouvelable, autour de 10 euros par mois.
2. Un abonnement 15 jours (autour de 5 euros) pour répondre au besoin des missions courtes que peuvent rencontrer des employés en intérim, par exemple. Cet abonnement serait particulièrement appréciable sur le parking Gare-Albert 1er pour accéder à la gare.
3. Un abonnement spécifique pour les habitants du centre ancien (les immeubles étant dépourvus de locaux spécifiques). Ce besoin est, de notre point de vue, une priorité. Cinq euros par famille et par mois nous semblerait un juste tarif. Nous soutenons que les pratiques vertueuses doivent être encouragées, voilà une bonne occasion de le faire. Pourquoi pas dans le cadre de la politique RSE de l’entreprise Q-park ?
Ces trois offres de type « abonnement » doivent pouvoir être réglées par internet, pour identifier les clients.
4. Enfin, nous avons pensé qu’une offre d’accès occasionnelle devait être aussi une priorité, le paiement pouvant alors s’effectuer en carte sur les caisses du parking pour identifier le client. Cela pour répondre, par exemple, au besoin de nombreux possesseurs de vélos électriques qui aimeraient par exemple se rendre au marché quelques fois par mois, ou aux touristes qui arrivent à Toulon et aimeraient poser leur montures et quelques affaires en sécurité.
Nous évoquons alors les limites techniques et administratives bien compréhensibles dans le contexte des box collectifs qui ne permettront pas de satisfaire à toutes nos demandes.
Avant tout, remarque de Monsieur Sébastien Maréchal, il semble difficile de définir un périmètre précis (centre ancien), dans lequel quelques clients auraient de meilleurs tarifs que les autres ; c’est un souci d’égalité de traitement des usagers face au service public. Pour autant, une tarification pour les résidents, dans le même esprit que celle du parking, est à étudier.
Pour l’aspect technique, aujourd’hui un digicode donne accès aux box collectifs avec un changement de code très régulièrement ; ce code est communiqué aux abonnés. Une évolution devrait arriver sous peu avec une carte d’accès qui sera envoyée par courrier. Il n’y a pas de système qui permettrait de vérifier si tous les vélos présents dans le box ont acquitté leur paiement (la question se poserait, par exemple, pour les accès occasionnels qui resteraient au-delà d’une journée et pourraient sortir sans avoir payé leur dû, ou si des usagers garent deux vélos avec un seul accès payé). Nous évoquons de possibles solutions : antennes détectables par un portique, comme celles qui sont posées sur les vêtements pour éviter le vol, mais cela supposerait des investissements non prévus par le prestataire dans le cadre de cette délégation de service public.
Il en ressort que seules les offres de type « abonnement » pourront être proposées. Notre idée à 10 euros par mois renouvelable (sur une carte rechargeable), qui n’est pas si loin des 150 euros annuel mais apporte une plus grande souplesse, paraît cohérente, et a été entendue par les participants à la réunion. Elle sera soumise à la hiérarchie du gestionnaire.
Les besoins de parkings sécurisés occasionnels ne semblent pas pouvoir être satisfaits dans les parkings Q-park (nous ajoutons a posteriori une remarque, avec du recul : pourquoi ne pas proposer une carte de type « 10 accès pour 10 euros » payable sur internet ? Cela pourrait être un compromis).
Pour le touriste de passage, la solution passerait par des box individuels mis en place par la ville à proximité des lieux stratégiques : gare, parkings-relais. Nous échangeons sur le besoin d’amélioration des modèles qui ont été approvisionnés à titre de test par la métropole.
Nous évoquons alors le besoin de connaître le nombre de vélos volés sur la métropole et d’en faire un indicateur à communiquer annuellement (remarque à froid : peut être dans le cadre du suivi PDU, en incluant aussi l’accidentologie).
Nous abordons alors avec Monsieur Sébastien Maréchal les questions diverses qui découlent du mail du 7 janvier 2020.
– Concernant le boulevard Commandant Nicolas, une modification a déjà été mise en place pour faciliter l’insertion des cyclistes sur le côté ouest de la piste (quelques poteaux enlevés). Les équipes travaillent sur l’amélioration du passage à l’est pour se rendre à la Loubière afin de trouver des solutions aux problématiques rencontrées. Le besoin est entendu.
– L’aménagement du pont Louis Armant est aussi évoqué : nous demandons, pour éviter un conflit piétons/cyclistes, un balisage du trottoir est et la mise en place d’une descente par une passerelle pour rejoindre directement le parking inférieur. Le besoin est entendu.
– Nous mentionnons ensuite l’accès depuis la gare routière à Oméga Zenith : le passage souterrain existant peut-il être allongé ? Nous aimerions qu’une étude comparative de coût, service rendu, efficacité, soit réalisée par rapport au projet » pont des Arts » qui passera au-dessus des caténaires. (Les PMR, comme les cyclistes, préfèrent toujours le moindre dénivelé). La demande est entendue.
– Pour Roosevelt, rien à dire de plus : cette voie a déjà conquis les cyclistes de l’est.
– Pour le Boulevard Bazeilles, Monsieur Sébastien Maréchal confirme que la solution en place n’est pas définitive ; elle évoluera en particulier au niveau du marché. Les cyclistes rêvent bien sûr d’une piste en site propre d’un bout à l’autre du boulevard.
– Pour la voie express passant à côté de Mayol, nous réitérons le concept d’un poumon vert au cœur de ville, avec un minimum de circulation motorisée, et en autorisant seulement les livreurs. (Nous n’avons pas évoqué le fait que la ville a prévu de créer une piste cyclable à la place des rails, avec maintien du trafic auto cependant).
– Pour la liaison Passage de la Corderie/rue Semard que nous demandons depuis 2015, nous proposons la solution suivante : baliser un espace pour les cyclistes sur le passage piétons existant, isoler par des balises verticales J11 un cheminement sur Général Magnant sur environ 10 mètres. Aménager un îlot central pour pouvoir attendre en sécurité avant de traverser Anatole France.
– Pour la traversée cyclable par l’avenue de La République, notre proposition est d’aménager la troisième voie ainsi :
Cette vision est toujours considérée comme futuriste à cause des contraintes telles que l’obligation de faire passer les voitures sur le port en cas de fermeture du tunnel. (D’autres commentaires à froid : le jour où le tunnel serait fermé, les cyclistes seraient capables de partager cet espace le temps que dure l’incident ; il suffirait de mettre en place une signalisation adaptée. Nous connaissons une autre contrainte qui n’a pas été évoquée : le flot des voitures en saison quand les ferries embarquent ! La solution pourrait être d’encourager le passage par la la trémie de Besagne pour les véhicules venant de l’ouest.)
– En parlant de l’avenue de la République, nous évoquons les livraisons qui, à certaines heures, occupent la voie de droite. N’y aurait-il pas des possibilités en encourageant à Toulon la vélogistique ? voir ici.
– Nous évoquons les travaux en cours sur le chemin de Forgentier (la circulation y est importante, les cyclistes se font frôler par les voitures qui ne respectent pas les distances de sécurité). Nous proposons à la Métropole de tester un marquage au sol non réglementaire dans le sens montant (un pointillé rouge tous les 5 mètres par exemple à 1m80 du bord du trottoir, assorti d’un panneau « 1m si je dépasse ») qui matérialiserait l’espace sur lequel il ne faut empiéter en voiture lors du dépassement d’un vélo. (C’est par ce type d’expérimentations que sont nés les « tourne à droite » en France )
Nous passons ensuite aux liaisons intercommunales et au financement national dans le cadre du plan vélo.
– La métropole a donc obtenu un financement pour l’itinéraire La Seyne/Ollioules qui nous est cher (voir ici et là aussi ) et un autre pour un aménagement du coté de Hyères. Le schéma directeur des aménagements cyclables a été élaboré dans ce cadre, il devient un outil de référence pour tous les intervenants.
Nous évoquons le besoin de créer une passerelle dédiée aux modes actifs pour enjamber la Reppe et créer ainsi un itinéraire Gare d’Ollioules /Technopole de la mer/ ZI de la Seyne, passant par derrière la nouvelle caserne des pompiers. Cet itinéraire pouvant aussi obtenir un financement dans la cadre du plan vélo national qui vise à réduire les coupures urbaines. La demande est entendue.
– Pour la liaison Toulon/Ollioules, évocation de notre proposition : les aménagements proches de la technopole sont à améliorer, continuité des aménagements cyclables d’un bout à l’autre de Monet en limitant le nombre de traversées, solution de piste site propre à privilégier, une seule voie pour les voitures devant la clinique des Fleurs sens ouest/est avec l’autre voie pour les vélos (cette disposition peut apaiser les environs de la clinique, réduire la saturation du rond point aux heures de pointe et éviter la remonté de file sur l’autoroute). Faire traverser les cyclistes sur le trottoir sud au niveau du gros pin (c’est l’usage actuel), enlever le ballast sur le rond point de la technopole pour faciliter le raccord avec la bande cyclable. Cette approche ne semble pas séduire dans l’immédiat.
Nous évoquons la demande de rencontre du Président de la Métropole faite par les associations « vélo pour tous », « TVD » et « Le collectif pour l’essor du vélo à Toulon » (voir ici) concernant la requalification de la corniche de Tamaris, le but étant de présenter le sondage réalisé lors de la journée « Tamaris pour tous » du 22 octobre. Nous informons qu’environ 350 personnes ont répondu à ce questionnaire le jour même, et 200 autres ont rempli ce questionnaire en ligne. Sans dévoiler l’ensemble des résultats, nous soulignons que les citoyens s’expriment dans une large majorité pour un projet qui soit en accord avec les enjeux environnementaux. Nous demandons que soient mises en place des études comparatives financières et techniques sur plusieurs types de projets, puis une présentation au public bien en amont de l’enquête publique .
Monsieur Sébastien Maréchal nous informe qu’il se rapprochera des services pour savoir quand ce rendez-vous pourra être monté.
Nous informons que le concept de journées apaisées sur Tamaris devrait être renouvelé au printemps ; le Maire de La Seyne, que nous avons rencontré la veille, y est favorable. Nous aurions plaisir à avoir à nos côtés la Métropole « Terre excellence cyclable » dans cette démarche. Nous évoquons même avec Monsieur Guillaume Arque la possibilité de faire la promotion des vélos en location de Q-park dans ce contexte.
Nous informons que le collectif tentera en 2020 de créer une liste de correspondants qui seront des experts de leur quartier, de leur ville, de manière à faire intervenir en réunion les personnes les plus au fait des besoins des cyclistes urbains.
Cette réunion s’est tenue dans une ambiance sérieuse. Nous avons largement débordé le sujet du jour qui devait être les parkings sécurisés.
Nous remercions Monsieur Guillaume Arque, Monsieur Sébastien Maréchal et Monsieur Jean Louis Naux pour leur écoute.
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